jeudi 31 mars 2011

*Prout* « C'est pas moi! »

Les journées ont beau se suivre et ne pas se ressembler, il reste que certains événements se produisent, peu importe les élèves qui se trouvent devant nous. Voici deux scénarios (possibles) tirés de mon expérience de prof. Enseignants présents sur ce blogue, ça vous dit quelque chose?


Premier scénario

La prof enseigne devant un groupe attentif, intéressé et ô combien participatif. Elle se tourne vers le tableau seulement quelques secondes pour écrire. Lorsque son attention revient vers la classe, elle aperçoit deux élèves, le nez caché dans leur chandail. Ils semblent rire. En quelques secondes, 20 petits nez se cachent dans leur chandail et plusieurs épaules sautillent. Tout à coup, un nuage odorant s'incruste dans les narines de l'enseignante, provoquant un léger haut-le-coeur. En balayant la classe du regard, elle remarque qu’un élève a le visage écarlate. Voilà le jeune coupable de cette pause nauséabonde! Comme les autres, il a le nez caché dans son chandail et fait mine de rien (Il est rusé, se dit l’enseignante!) L’élève aucunement gêné résume ce que toute la classe pense :

- Ah! ben ouaachhh!!!


Deuxième scénario

La prof enseigne devant un groupe attentif, intéressé et ô combien participatif (le rêve de tout enseignant, quoi!). Un discret mais tout de même audible « prout » se fait entendre.

- Ah ben ouaaaccch!!! s’insurge l’élève aucunement gêné. Dégueu, Gontran.

Évidemment, ce n’est pas Gontran.

- C’est pas moi!!!

- Oui, je t’ai entendu.

Tout autour, d’autres élèves sentent le besoin immense d’intervenir.

- Yark, dégueu!!

Que doit faire l’enseignante? Le pauvre Gontran, plus rouge qu’un camion de pompier semble vouloir soit sauter à la gorge de celui qui l’a accusé, soit se cacher dans son pupitre. Le « Vous savez, c’est naturel… » se traduira par une révolte de l’élève aucunement gêné : « Oui, mais au moins, on s’excuse!!!! »


Voici un livre tout indiqué à exploiter dans pareille situation : l’album Rots, pets et petits bruits d’Angèle Delaunois aux éditions Isatis.

À travers cet album où la vulgarisation scientifique est faite à la fois de façon rigoureuse et humoristique, les enfants apprendront comment fonctionne le système digestif. Le professeur Ombilic leur expliquera pourquoi leur ventre gargouille, pourquoi ils pètent, ils rotent et ont le hoquet. C’est un livre qui répondra à de nombreuses questions qu’ont les jeunes, avec un vocabulaire précis et adapté aux enfants du préscolaire et du primaire.

Je vous laisse avec un extrait tiré du site Internet de la maison d’édition Isatis. La collection Ombilic contient une dizaine d’autres titres très intéressants sur des sujets en lien avec le corps humain.

« Lorsque ton estomac a fini de transformer les aliments en bouillie, celle-ci descend dans ton intestin grêle. Ensuite, tout ce qui n’a pas été utilisé pour nourrir ton corps se retrouve dans ton gros intestin. C’est là que se forment les pets.
Les gens distingués disent qu’ils ont des flatulences… mais c’est la même chose que les pets ! C’est normal de péter. Tout le monde le fait. Savais-tu que les gens pètent en moyenne quatorze fois par jour ? »


Rots,  pets et petits bruits
Auteure: Angèle Delaunois
Illustrateur: François Thisdale
Collection Ombilic
Éditions de l'Isatis
32 pages

mardi 29 mars 2011

Chez moi, dans mon salon!

Chaque année depuis belle lurette, je visite le Salon du livre de Trois-Rivières. La fin de semaine passée,  c’était spécial : j’y étais pour la première fois à titre d’auteure. Chez moi. Dans mon salon (du livre).  Pas de stress lié au stationnement (je connais les rues sans parcomètre), au temps que ça me prendra pour m’y rendre.  J’avais peu d’heures de dédicaces, mais j’ai profité pleinement de ces moments qui m’ont permis de rencontrer les lecteurs, pleins de connaissances et d'amis, ainsi que d’autres auteurs. Une fin de semaine pour faire le plein d’énergie!

Jeudi
C’était la première journée scolaire. Et quelle journée! J’y étais en avant-midi et j’ai eu le bonheur de revoir plein d’anciens élèves. Vers 10 h, deux de mes anciennes classes (provenant de deux écoles différentes) étaient autour de moi. Lorsqu’un auteur est entouré d’enfants, ça crée un engouement. D’autres enfants, même s’ils ne me connaissaient ni d’Ève ni d’Adam, attendaient patiemment que je dédicace un signet (et parfois, un livre). Si bien qu’à un moment, je suis assez certaine d’avoir été plus populaire que Géronimo Stilton… J’ai bien dit « à un moment »!
Un bonjour spécial à mes amis de Yamachiche-St-Léon et aussi aux élèves de 1re année de l’école du Bois-Joli.
Ce jour-là, nous avons eu un heureux problème à régler : à la fin de mes deux heures, il ne restait que 3 livres… pour toute la durée du salon.
Vendredi
Le problème de livres réglé, je me suis présentée pour ma séance de dédicaces vers l’heure du dîner. Étant donné que c’était la journée des écoles secondaires et que sur l’heure du dîner, c’est plus calme, mon poignet a pu se reposer. J’ai eu de belles visites surprises et j’ai même pu rencontrer les bébés tout neufs d’amies en congé de maternité.
Samedi
Il faut bien être dans son salon du livre pour se faire offrir du sucre à la crème. Tout avait commencé avec cette phrase écrite sur Facebook : « Le bonheur, c’est comme le sucre à la crème, si tu en veux, il faut que tu t’en fasses. » Il semblerait que le bonheur, tout comme le sucre à la crème, ça se partage!   
J’ai également eu la surprise de voir arriver des élèves qui voulaient venir voir « madame Julie, auteure » à sa table, de nombreuses connaissances et quelques amis auteurs (et illustratrice... quoiqu’on s’est peut-être vues le vendredi). Je salue Sylvie, Pierre et aussi Audrey, avec qui j’ai pu discuter.
Quand on est une auteure, c'est plaisant de savoir qu'on nous lit. Une jeune fille qui avait lu mon roman est venue deux fois me voir. D'abord, le jeudi avec sa classe. Je lui ai dédicacé un signet (elle avait prêté son livre à son enseignante). Samedi, elle est revenue me saluer... avec son livre. Je suis bien contente de t'avoir rencontrée, Alexia!
Après un après-midi à faire mes bulletins, je suis retournée à l’hôtel Delta pour assister à deux lancements. Je m’excuse Michel d’avoir manqué l’entrevue, je suis allée à l’étage quelques minutes, mais j’ai perdu la notion du temps. Félicitations à Fernande pour ton nouveau colibri. Lors de cette soirée, j’ai pu rencontrer les autres auteures pour la jeunesse de Trois-Rivières (et des environs). Merci Fernande Lamy, Nadine Poirier et Nancy Montour pour votre si bel accueil et votre placotage animé!
Vous pensez que ce salon s’est déroulé sans aucune gaffe? Si oui, c’est mal me connaître! À la fin de la soirée des exposants au bar de l’hôtel, je suis allée chercher mon manteau au salon… pour réaliser que la porte était verrouillée. « Pas grave, me suis-je dit. Je reviendrai demain chercher mon manteau. J’ai mes clés et mon auto n’est pas trop loin. » Finalement, avant de partir, j’ai eu la brillante idée de demander à l’accueil de l’hôtel s’il était possible de récupérer mon manteau. L’homme du vestiaire leur avait apporté. Erreur de débutante, il paraît!

 

jeudi 24 mars 2011

De la fierté d'avoir son prénom dans un livre...


Depuis qu’elles sont toutes petites, quand elles viennent me visiter, mes nièces savent où trouver mes albums. Elles se dirigent vers le bureau, je descends deux gros paniers remplis et elles choisissent un livre. On s’installe ensemble dans le papasan du salon (cette chaise est réservée à la lecture) et je leur raconte une histoire. Leur tante Julie est associée aux livres (ça vous surprend?).

Dernièrement, ma filleule qui est actuellement en 1re année disait que la lecture, c’est plate. C’est que lire, c’est difficile. Quand on se fait raconter des histoires, qu’on entre dans un autre univers, c’est magique. Mais lorsqu’on apprend à lire, c’est long, c’est laborieux et ça peut être décourageant pour certains. Donc, lire et plaisir, ce n’est pas tout à fait intégré…

C’est justement à Abigaël que j’ai dédicacé mon premier roman. Au lancement, elle a lu pour la première fois la dédicace à l’intérieur du livre. Je n’oublierai jamais son regard : ma nièce était fière et impressionnée. Pendant ma séance de signature, elle était à mes côtés et essayait de lire le livre seule. Depuis, ma sœur l’accompagne le soir et elles lisent ensemble SON livre.

Ma sœur m’a raconté cette anecdote.

Abigaël apporte son livre à l’école et le montre à son professeur. Il lui dit qu’il le lira à la classe lorsqu’elle l’aura terminé. Depuis, Abi traîne son livre partout. Au service de garde, elle s’installe pour lire. À la maison, c’est sa lecture d’avant-dodo. Il paraît même qu’elle l’a déjà glissé sous son oreiller.

Une journée, ma filleule ouvre le livre pour le lire avec sa mère. Cette dernière lui dit qu’elle est deux ou trois pages trop loin. Abi insiste : « Non non, on est rendu là! » Ma sœur comprend : « Quoi? Abigaël, as-tu lu ton livre alors que tu devais dormir? » Petit regard coupable.

Sa petite sœur était également impressionnée au lancement. À trois ans, elle est beaucoup trop jeune pour apprécier « Un spectacle pour Morgane ». Elle a quand même son exemplaire du livre. Toute fière, elle tenait à l’apporter à la garderie pour le présenter à son éducatrice. Pour ma nièce, le mot « tante » n’existe pas.

- Qui est Julie? lui a demandé l’éducatrice.
- C’est Ma Julie!
- C’est qui ta Julie?
- C’est Ma Julie!

Après s’être rendu compte qu’elle ne saura jamais qui est sa Julie, l’éducatrice a abandonné la partie.

Que faire pour garder l’intérêt soudain qu’a Abigaël pour la lecture? Écrire d’autres livres? Peut-être, mais d’ici là, je vais tenter de lui en trouver qui susciteront son intérêt… et peut-être bien les faire dédicacer par des auteurs rencontrés dans les salons!

Parlant de salons du livre...
Gens de la Mauricie, je vous invite à visiter le Salon du livre de Trois-Rivières.
J'y serai vendredi de midi à 13h30 et samedi, de 10h30 à midi. Venez me saluer!


Avez-vous des idées pour motiver les enfants à lire?
Ne soyez pas timides! Partagez vos trucs...

lundi 21 mars 2011

Un album pour le Poisson d'avril

Une de mes fêtes préférées à l’école, c’est le poisson d’avril. C’est une journée épuisante pour les enseignants, car les élèves désirent jouer des tours, bricoler des poissons et les coller. Si on ne leur met pas de limites, tout prétexte est bon pour se lever de leur chaise.  
Mais en même temps, on apprend à connaitre nos élèves. Parfois, nos plus timides nous surprennent. Une année, j’avais un de ces élèves : toujours à son affaire, mais c’était très difficile de lui faire dire plus de quatre mots de suite. J’ai été surprise de le voir me coller un poisson dans le dos. Moi, en bonne joueuse, je faisais semblant de ne pas l’avoir vu. Le garçon me regardait et attendait une réaction de ma part. Lorsque j’ai enlevé le fameux poisson (et tous les autres), j’ai pu lire « Je t’aime madame Julie. Tu es un bon professeur. » Wow!  


Pourquoi ne pas exploiter cette journée?
Personnellement, j’aime commencer la journée en discutant avec les élèves des 6 conseils pour faire une bonne « farce » :
1.       Ne prépare pas ton tour au dernier moment.
2.       N’insiste pas trop, cela aurait l’air suspect.
3.       Ne ris pas avant de faire ta blague.
4.       Ne fais pas deux fois de suite le même tour.
5.       Ne joue pas un tour trop compliqué.
6.       Réfléchis bien aux conséquences de ton tour.
J’insiste sur le 6e conseil et nous en discutons.
On peut aussi profiter de l’occasion pour donner un devoir spécial ou une activité d’écriture originale (pour les plus grands): les élèves doivent inventer (et écrire) une excuse, la plus originale et la plus loufoque excuse qui explique pourquoi ils n’ont pas fait leur devoir. (Et la raison : « mon chien l’a mangé » est trop facile!)
Pendant la journée (pour les petits), je lis un album sur le thème. Mon histoire préférée de Poisson d’avril est « Une lettre pour Lily… la licorne ». Et pour une fois, ce n’est pas une histoire de poissons. (Si vous désirez avoir une liste de livres sur le thème des poissons, j’ai trouvé celle-ci.) Suggestion pour mes amis auteurs : des histoires de bonnes blagues du 1er avril (sans poissons), il n’en pleut pas des tonnes. Ou je ne les connais tout simplement pas...
L’album « Une lettre pour Lily… la licorne » est écrit par Christian Ponchon et illustré par Rebecca Dautremer. Si vous ne connaissez pas cette illustratrice française, il est temps de la découvrir. Ses livres sont de véritables chefs-d’œuvre. Pour cet album, il y a beaucoup de détails amusants, des prises de vue en plongée, de très gros plans. J’ai parfois l’impression d’être aspirée dans un beau dessin animé. La typographie qui change lors des dialogues (chaque personnage a sa police de caractère) facilite la tâche pour la personne qui raconte l’histoire.
Victor, le facteur (un petit corbeau à vélo) doit remettre une lettre à Lili la licorne, la nouvelle pensionnaire de la ferme. On parcourt la ferme avec lui. Il demande à chacun des animaux de lui désigner l’endroit où se trouve cette Lili et l’imagine toute belle, toute grande. Ce qu’il découvre à la fin, c’est un âne avec un entonnoir sur la tête. Car Victor aurait mieux fait de regarder le calendrier : c’est le 1er avril et tous les animaux de la ferme lui ont joué un tour.
Une façon d’animer ce livre est d’apporter une enveloppe, toute belle, toute blanche, toute grande et toute parfumée comme l’enveloppe que doit remettre Victor (n'importe quelle enveloppe blanche suffit, mais n'oubliez pas de l'asperger de votre parfum préféré). On inscrit sur l’enveloppe « Pour Lily la licorne » et on y glisse, à l’intérieur, une feuille pliée contenant simplement une image de poisson, comme dans le livre. À l’occasion, pendant la lecture, on montre la belle enveloppe aux élèves. On peut même la laisser à l’ami du jour, assis près de nous, qui sera en quelque sorte notre « Victor ». Si on a un élève qui s’appelle Victor, on n'hésite pas à le choisir pour cette tâche. Les enfants adorent qu'il y ait un personnage portant leur nom ou le nom d'un de leurs camarades de classe.
On arrête la lecture à ce moment : « Victor déchire délicatement l’enveloppe et en sort la lettre mystérieuse. Il la tourne et la retourne entre ses mains. » On demande à notre ami du jour de faire comme Victor (d'ouvrir l’enveloppe et de nous « lire » ce qui est écrit). Il montrera à la classe le poisson sur la feuille. Rire garanti. Bien sûr, avant de lire cet album, il ne faut pas dire aux élèves que nous allons leur raconter une histoire de poisson d’avril. La surprise sera plus grande. On poursuit la lecture en chuchotant, car les élèves qui continuent de rire cesseront pour entendre la fin de l’histoire. Lorsqu’on a l’attention de tous, on peut lire plus fort.
Mon billet semble s’adresser davantage aux enseignants. Cependant, je suggère cet album à tous les parents comme lecture d’avant-dodo le 1er avril ou le jour précédant. En plus, les illustrations contiennent tellement de détails… Essayez de trouver les moutons qui s’embrassent, le mouton à lunettes, l’oiseau qui semble chanter de l’opéra…
 Si vous désirez exploiter davantage cet album, voici quelques idées.



Une lettre pour Lily... la licorne
Auteur: Christian Ponchon
Illustratrice: Rébecca Dautremer
Éditions: Gautier-Languereau

samedi 19 mars 2011

Une charmante "conférence de presse"


Il y a un mois et demi, une collègue m’a téléphoné pour m’inviter, à titre d’auteure, à notre école, lors de ma demi-journée de congé. Ils m’organisaient un lancement maison. Je n’avais rien à préparer, je n’avais qu’à me présenter le 15 mars en après-midi...
Le 15 février (jour 1)
Je me présente dans ma classe de 2e-3e année pour le cours d’ECR. Un jeune garçon porte une cravate et ses souliers en cuir des grandes occasions. Lorsque je le complimente sur son look et lui demande s’il assistera à un mariage à la fin de la journée, il me répond : « Non non, j’avais juste le goût d’être chic! » Tout autour, j’observe les élèves de cette classe et je trouve qu’ils sont particulièrement beaux.
À la fin de l’avant-midi, l’enseignante titulaire du groupe me demande :
-          Ça durera combien de temps, la conférence de presse cet après-midi?
-          Euh... Quelle conférence de presse?
-          Tu me niaises, Julie?
-          Non. Je ne suis pas au courant.
-          Quoi? C’est pour ton livre, la conférence!
-          Mon livre n’est même pas sorti en librairie encore!
Quelques minutes plus tard, notre collègue de 3e année rétablit les faits : je ne suis pas dans les patates. Ce sera bien le 15 mars.
15 mars (jour 1) en après-midi
À 13h15, j’arrive à l’école. La secrétaire me demande d’aller m’installer à la bibliothèque et d’y rester. « Surtout, ne bouge pas! On ira te chercher », insiste-t-elle.
Peu avant 13h30, la secrétaire appelle les classes au multivox et leur demande d’aller au gymnase. « Et moi, je fais quoi? » que je demande à Marie-Eve, la technicienne en documentation. Au même moment, j’entends la voix de madame France à nouveau au multivox : « Toi, Julie, tu restes! » Wouf!

Quelques minutes plus tard, on m’escorte au gymnase. Lorsque notre directrice nomme mon nom, je me présente dans le gymnase où toute l’école y est et m’applaudit. Je regarde mes élèves et vois la fierté dans leurs yeux. On me demande de m’installer sur une chaise. Autour de moi, une douzaine d’élèves sont déguisés en journalistes provenant de stations de radio ou de télévision différentes.  
Un par un, les petits journalistes s’approchent de moi, troquent leur faux microphone pour celui de l’école. Comme de vrais professionnels (certains ont tout un talent de futurs acteurs!), ils me posent les questions choisies par leur classe : Combien d’heures ça t’a pris pour écrire ton livre? Pourquoi elle s’appelle Morgane? T’identifies-tu à ton personnage? Dans quel quartier habites-tu? Quelles sont les étapes pour écrire un livre? Es-tu fière de ce que tu écris?…
On me remet ensuite un bouquet de fleurs (et on me permet de partir avec un bouquet de ballons), le temps de faire quelques photos officielles et je dis au revoir à mes petits journalistes.
Cette semaine a été très « émotivante ». Je me trouve chanceuse de vivre cette aventure de premier roman dans une école. Merci à mes collègues et les élèves de l'école Notre-Dame-du-Rosaire pour cette belle journée! Dans les jours qui ont suivi mes deux lancements, j’ai eu droit à des dizaines de « Bravo pour ton livre! » (avec le pouce en l’air) dans les corridors.
J’ai hâte de retourner dans l’univers de mes personnages qui attendent patiemment dans mon ordinateur. Bientôt! Mais là, je dois revenir sur terre, c’est la fin de l’étape… GPI m’appelle.


mercredi 16 mars 2011

J'aurais eu besoin d'un parachute...


Les deux semaines entre le SLO et le lancement d’Un spectacle pour Morgane ont été plutôt calmes. Vous savez dans les films, dans la nuit précédant une grande bataille, il y a toujours un moment d’accalmie. Les personnages sont dans l’attente, sachant qu’un moment d’agitation surviendra tôt ou tard. Pendant ces deux semaines, peu de gens m’ont parlé de leurs réactions à la suite de la lecture de mon livre. Il faut dire qu’à part quelques élèves qui venaient me voir pour me poser des questions ou me dire qu’ils avaient lu le livre en « seulement une journée » et l'avaient «a-do-ré.. à quand la suite?», la plupart de mes proches attendaient le lancement avant de se procurer un exemplaire.
Ce dimanche, 13 mars à 11 heures, a eu lieu le lancement tant attendu, dans le cadre des rencontres d’auteurs à la Librairie Clément Morin. Pour moi, l’endroit était significatif. Mes deux premiers romans ont été écrits en partie dans ce Café Morgane. D’ailleurs, le prénom de mon personnage n’a pas été choisi au hasard.
Les libraires s’occupaient de tout; je n’avais qu’à inviter « mon petit monde ». Le déroulement? Une entrevue avec Patricia Powers au Café Morgane, on descend ensuite pour prendre un vin de l’amitié (servi par Patricia et René, le gérant de la librairie) et je m’installe pour dédicacer mon livre. J’avais demandé qu'il y ait du jus pour les enfants. On m’a répondu : « Pas de problème! »
Lorsque je suis arrivée peu avant l’entrevue, tout était prêt. Des gens étaient déjà attablés au café. Ensuite, tout s’est passé très vite. On m’a demandé de prendre une photo pour l’Hebdo Journal et lorsque je suis montée au Café pour l’entrevue, il y avait plus de gens que je m’y attendais. Plusieurs personnes étaient même dans le fond, debout. Partout où je regardais dans la salle, je voyais des visages connus, souriants. Ma famille, mes amis, d’anciens et de nouveaux collègues, d’anciens et de nouveaux élèves, des amis d’université… Quelle surprise de voir des amis qui habitent Montmagny, Québec, Petawawa (c’est en Ontario)…
Je dois dire que je déteste parler dans un microphone. J’ai un souvenir de gaffe dite alors que je devais présenter un prix lors de notre gala étudiant. Mais l’animatrice Patricia Powers m’a mis en confiance et je dois dire, après coup, que j’ai bien aimé l’expérience. « Après tout, me suis-je dit, alors qu’on tentait de régler un problème de son et que je regardais dans la salle, je suis avec ma gang ! » Une amie a même souligné, plus tard dans la journée, que j’avais raconté « trois vraies bonnes blagues ». Contente de t’avoir fait rire, Mélanie!
Après l’entrevue, je suis descendue pour aller dédicacer. Je n’en reviens toujours pas de la patience qu’ont fait preuve tous ces gens. Ils bavardaient, en buvant leur vin. Certains préféraient attendre au café. Il y avait même des inconnus qui attendaient patiemment pour me rencontrer. Et ici encore, j’ai eu la surprise de revoir plusieurs connaissances. Mon seul regret a été de ne pas réserver un restaurant pour l’après-lancement. Mais c’était mal connaître mes amis qui s’en étaient occupés et avaient invité des gens dans la file d’attente (à mon insu).
 Des moments forts :
-          Ma petite nièce de 3 ans, habituellement une petite tornade, toute calme, bouche bée de voir « Ma Julie » (c’est comme ça qu’elle m’appelle) devant tout ce monde.
-          Sa grande sœur de 6 ans et ½ lire pour la première fois la dédicace qui la concerne. Fière, elle est restée à côté de moi presque tout le temps à essayer de lire mon livre, alors que je signais.
-          Revoir d’anciens élèves, un peu gênés, mais contents de revoir leur ancienne enseignante. Je les ai connus en maternelle ou en première année. Ils sont maintenant en 3e ou 4e. Qu’ils sont beaux!
-          Me faire dire par mes amis d’université que pendant qu’ils attendaient dans la file, ils ont décidé qu’on était plus que dû pour un « conventum » et qu’ils ont déjà nommé l’une d’entre elles pour l’organiser.
Vers 13 heures, j’ai signé mon dernier livre, salué mes amis libraires et je suis allée rejoindre mes amis au restaurant. J’ai été accueillie par un tonnerre d’applaudissements (et des fleurs!).
Photo prise par
Librairie Clément Morin
 Dans les heures qui ont suivi cette si belle journée, j’étais littéralement sur un nuage. J'aurais eu besoin d'un parachute. (Mais je n'en avais pas!) Je vous avoue que, cette nuit-là, Morphée a vraiment pris son temps avant de me tendre les bras…
Deux jours plus tard, c’était au tour de mon école de m’organiser un lancement maison. Mais ça, c’est une autre histoire!

dimanche 13 mars 2011

Les petits monstres colorés qui nous ont tant fait... rigoler (suite)

Je vous invite à lire ce billet avant de poursuivre la lecture…

Au retour du dîner, les élèves étaient déjà assis au coin-causerie, avec l’éducatrice en service de garde (la cour était remplie d’eau, ils sont restés à l’intérieur). Quand je suis entrée, quelques élèves étaient près du livre Le meilleur endroit. Lorsqu’ils m’ont vue, ils sont allés s’assoir en vitesse.
-          Vous ne l’avez pas regardé? ai-je demandé.
-          Non non…
J’en soupçonne trois-quatre d’avoir ouvert le livre en cachette…
Après la détente, nous nous sommes installés pour l’histoire. D’abord, nous avons comparé les deux pages couverture. (À ce moment, ils ne savaient toujours pas le/les titre(s))
-          Il y a un garçon d’un côté, une fille de l’autre.
-           Les pommes tombent sur le monstre, les pommes sont dans le pommier.
-          Le titre est blanc, le titre est noir.
-          Elle est contente, il a peur.
-          La fourmi transporte une pomme, la fourmi reçoit une pomme sur la caboche.
Malgré les mains levées, les élèves répondaient plus vite que leur ombre. Ensuite, je leur ai proposé de lire le titre. Ils ont remarqué que le mot du milieu n’est pas le même (pire et meilleur), qu’un est plus long que l’autre. Après avoir lu le titre pour eux « Le meilleur endroit », je leur ai demandé quel serait l’autre titre, en donnant deux indices : c’est le contraire de « meilleur » et ça commence par « p ».
J’ai eu des tentatives de réponses : pas meilleur, plus moins bon…
Comme je l’ai mentionné, Le meilleur endroit/Le pire endroit est un album tête-bêche. Les deux personnages se rejoignent à la page centrale. Devais-je lire un côté en premier suivi de l’autre ou alterner une page « meilleur » une page « pire »? Nous avons décidé d’alterner (et c’est un bon moyen de garder l’attention de tous, car à chaque fois que nous tournions le lire à l’envers, je leur demandais où nous en étions « Piiiiiiirre!! » « Meillleeeeuuuuur »).
Après deux ou trois pages, les élèves se sont amusés à deviner le texte à partir de l’illustration. Il y a une phrase unique sur chaque double page qui commence par « Le meilleur endroit pour… c’est…» ou « Le pire endroit pour… c’est… ». Par moments, tout le monde voulait dire leur rime en même temps. Je n’avais qu’à chuchoter ou lire sans faire un son pour que tout le monde s’assoie et tende l’oreille. Il y a de nombreux détails rigolos dans les illustrations qui nous ont permis d’inventer d’autres rimes. Par exemple, sur une page, on peut lire : « Le pire endroit pour jouer à saute-mouton, c’est sur le sofa du salon. » On y voit un autre monstre avec une bosse sur la tête. Un élève a ajouté, spontanément : « Il s’est cogné le front sur le plafond ».
La page préférée de mes élèves? Sans surprise, c’est « Le pire endroit où faire pipi… » Mais je ne vous dis pas c’est où…
D’ailleurs, après avoir lu cet extrait (en chuchotant et en jetant des regards furtifs vers la porte avant de dire le mot « pipi »), un élève a demandé aux autres de chuchoter pour que la directrice ne m’entende pas dire « des mots de toilette ».   
Je prévoyais leur donner des mises en situation après la lecture pour inventer nos propres meilleurs endroits et pires endroits tout en rimes. Finalement, cet album s’anime si bien, nous nous sommes tellement amusés (par moments, il y avait même quelques élèves qui se tapaient sur les cuisses) à jouer avec les rimes, à anticiper à partir des illustrations que je n’ai pas exploité davantage cet album.

Après avoir fermé le livre, j’ai eu une dernière confirmation que cet album a vraiment plu aux enfants lorsque l’un d’eux m’a dit :

-          Madame Julie, peut-être que tu pourrais laisser le livre dans la classe pour que madame Michèle le lise avec nous…
Idées d'exploitation: Pour le premier cycle, on crée notre phrase "Le meilleur endroit" ou "Le pire endroit" tout en rimes. On l'illustre ensuite. (J'utiliserais soit les pastels gras, soit un crayon noir + peinture à l'eau).

Le meilleur endroit/Le pire endroit
Auteure: Andrée Poulin
Illustrateur: Philippe Béha
Éditions Imagine

samedi 12 mars 2011

Les petits monstres colorés qui nous ont tant fait rire

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis enseignante à statut précaire : je travaille avec 4 groupes différents, dans 4 niveaux différents, à raison d’un jour par classe.

J’avais en face de moi 16 petits curieux de maternelle. Curieux de voir mon livre. Curieux parce que ça faisait deux semaines que nous ne nous étions pas vus. Il y a eu la relâche et, juste avant, le SLO.
-          Savez-vous pourquoi j’étais absente? leur ai-je demandé.
-          Oui, parce que t’es allée loin faire ton livre.
C’est à peu près ça.
Je leur ai présenté la couverture de mon roman. Chaque fois que je leur lis un album, je nomme l’auteur, l’illustrateur et la maison d’édition. Certains élèves reconnaissent facilement les éditions Scholastic, Dominique et Cie, Imagine et Raton laveur (je sais, c'est le nom de la collection chez Bayard, mais pour l'instant, c'est plus facile à reconnaître avec le dessin de raton-laveur). On regarde l’illustration et le titre et essayons d’anticiper l’histoire. Cette fois-ci, j’ai ajouté un élément : la quatrième de couverture. Celle de Morgane et aussi celle d’un album de la classe.
La journée s’est poursuivie…
Avant le dîner, je leur ai montré le livre qui sera lu plus tard dans la journée. On a regardé la page couverture de Le meilleur endroit. Je n’ai pas lu le titre. Ils ont tout de suite remarqué qu’il était écrit en lettres cursives. Ils se sont questionnés sur le type d’animal sur la couverture (un monstre). Déjà, ils étaient conquis par les couleurs vives et les personnages rigolos de l’illustration. Lorsque je leur ai demandé s’ils voulaient que je leur lise la 4e page de couverture, j’ai eu droit à un « OUI! » retentissant.
Voyez-vous, Le meilleur endroit/Le pire endroit est un album tête-bêche tout en rimes. Lorsque j’ai tourné le livre pour leur montrer la 4e de couverture (C4), ils ont eu droit à une autre couverture… à l’envers. C’est ici que j’ai dû utiliser tout le peu de talent d’actrice que je possède. J’ai tourné et retourné le livre en ayant une mine surprise, étonnée, bouche-bée. Mes 16 élèves se bidonnaient.
-          Je pense que l’auteure Andrée Poulin et l’illustrateur Philippe Béha nous ont joué un tour, que je leur ai dit.
-          Ils sont coquins, a ajouté un élève.
J’ai arrêté là. J’ai exposé le livre du côté Le meilleur endroit (on a voté!) bien en vue et je leur ai dit de ne pas, absolument pas, venir le regarder. Vous pensez qu’ils m’ont écoutée?

La suite ici...
 

jeudi 10 mars 2011

La lecture... comme un cadeau

« La passion pour la lecture est créée par les étincelles émotives entre un enfant, un livre et la personne qui lit. » (Mem Fox, auteure jeunesse australienne)




« La lecture, c’est important! »

«Un jeune qui lit réussit mieux à l’école! »

Tout le monde le sait, tout le monde le répète. Nous nous jetons corps et âme à enseigner les stratégies de lecture. Nous accordons des périodes de lecture en classe. Nous aménageons un petit coin de lecture dans le fond de la classe. Malgré toutes nos bonnes intentions, le fait est que certains (plusieurs?) élèves n’aiment pas lire. Pourtant, lorsque je regarde les yeux brillants de mes élèves de maternelle lorsqu’ils se font lire une histoire, je peux dire que rares sont ceux qui n’aiment pas ce moment privilégié de la journée. Que se passe-t-il entre le préscolaire et le primaire? Que pouvons-nous faire pour y remédier?

Vous êtes sans doute d’accord avec moi si je dis que même la plus belle voiture, la plus performante en apparence, si elle ne possède pas de moteur, elle n’ira pas bien loin. On a beau enseigner toutes les stratégies de lecture, si l’enfant n’a pas de motivation (les mêmes trois premières lettres que moteur…mot), s’il n’a pas de plaisir à lire, il ne le fera pas (sauf par obligation et c’est par la pratique qu’on devient bon).

D’après Yves Beauchesne (Animer la lecture pour faire lire, ASTED), il y a deux types de lectures : lecture utilitaire (LU) et lecture expérientielle (LE). Dans les salles de classe, on retrouve surtout les LU. Pourtant, le plaisir de lire vient de l’expérience qu’on tire d’un texte, expérience qui nous transforme, nous enrichit, nous chavire… Malheureusement, une vraie expérience en lecture ne s’enseigne pas. Heureusement, on peut aider nos élèves à découvrir ce plaisir par l’animation.


Animer ou exploiter?

Exploiter un livre en classe, c’est s’en servir pour enseigner, mettre une intention pédagogique à cette lecture. Par exemple, j’enseigne les sciences. En troisième année, nous travaillons les vertébrés. Les enfants font une recherche sur un animal et la présente à la classe. À travers ce thème, je présente les « Savais-tu? » aux élèves. Ils doivent ensuite créer une page à partir d’une information surprenante au sujet de leur animal. Nous créons un livre collectif que nous exposerons à la bibliothèque.


Animer un livre, c’est y mettre de la vie, servir de pont vivant entre le livre et l’enfant, rendre la lecture attrayante. L’animation a pour but unique de donner le goût de lire en permettant à l’enfant d’être dégagé de l’effort de la lecture. C’est un cadeau : il ne doit pas y avoir de devoir ou d’évaluation. Parfois, juste un accessoire ajoute une touche de magie à l’histoire racontée. C’est aussi ça, animer un livre.


Au préscolaire, nous avons recours à l’animation tous les jours. Au primaire, beaucoup moins souvent. (Bien sûr, ça dépend des classes...) C’est malheureux, car les enfants ont besoin de continuer à se faire lire des livres. Ils ne peuvent pas tout lire tout seuls afin d’assouvir leur curiosité intellectuelle et d’explorer l’étendue de leurs intérêts.


J’aimerais ajouter qu’il n’y a pas d’âge pour se faire raconter des histoires. Pourquoi pensez-vous que Fred Pellerin est si apprécié?

À l’occasion, je déposerai sur ce blogue des idées d’animation (ou d’exploitation) à faire en classe à partir d’albums ou de romans pour la jeunesse. Si vous voulez partager vos découvertes, ne vous gênez pas…

lundi 7 mars 2011

Si on ne vaut pas une risette...


Mon premier livre. Mon premier salon. Et c’était à trois heures et demie de route de chez moi. Bon, d’accord, je me répète. Mais je veux m’assurer que vous comprenez bien le rapport de cause à effet. Qui dit premier salon du livre dit stress. Qui dit stress dit… bonjour les gaffes!

Pour le Salon du livre de l’Outaouais, j’étais en visite chez de la famille à Aylmer. Étant partie cinq jours, j’ai apporté le quart de ma garde-robe. Mais bien sûr, il fallait que j’oublie quelque chose. Vous avez deviné, c’est ma brosse à cheveux. 

Ma brosse oubliée...

J’ai donc emprunté la vieille brosse ronde qui appartenait à ma cousine étudiant à Montréal. J’ai séché mes cheveux du côté gauche d’abord (je suis gauchère!) en faisant tourner mes cheveux pour fait un joli « floup ». Un « floup », c’est lorsqu’on peigne les cheveux vers l’intérieur. (Vous comprenez pourquoi je ne suis pas coiffeuse?) Le stress et la peur d’être en retard (même si je ne commençais à dédicacer qu’une heure trente plus tard) a fait en sorte que lorsque j’en suis arrivée au côté droit de la tête, j’ai augmenté la puissance du séchoir et brossé mes cheveux (toujours un « floup », mais sur le dessus de la tête – la finition) plus vigoureusement. Trop vigoureusement. Sans m’en rendre compte, mes cheveux se sont pris dans la brosse. Et quand je dis « pris », je veux dire entièrement-emmêlés-au-point-que-la-brosse-ne-bouge-plus. (Ai-je besoin de répéter que je me préparais pour mon PREMIER SALON DU LIVRE?)

Après une grande inspiration, un bref moment de panique, j’ai réfléchi et me suis dit que c’était le moment de vérifier si ces lectures sur le lâcher-prise me sont d’une quelconque utilité.

Étant pleine de ressources, j’avais trois solutions :

Plan A : Il est 9h32, ma tante a un rendez-vous à 10h. Peut-être est-elle encore dans la maison?

Plan B : On trouve des ciseaux, on pleure un bon coup et on cache la tête sous… (ma réflexion s’est arrêtée là)

Plan C : Je téléphone à une amie-auteure déjà au SLO et lui demande de trouver un bénévole qui viendra m’aider dans le stationnement.

Je suis donc sortie de la salle de bains.

- Franciiiiiiiine?

- Oui, Julie?

Parfait! Ma tante n’est pas partie. Le plan A fonctionnera peut-être.

- J’ai besoin d’aide!!!

Bien sûr, lorsqu’elle m’a vue avec la brosse emmêlée dans ma chevelure dorée, elle s’est esclaffée.

- Ça ne t’est jamais arrivé? m’a-t-elle demandé.

- Non, jamais!

Il parait qu’elle a déjà eu à démêler la chevelure de ma cousine… et que ça ne lui a pas passé à l’esprit de jeter la brosse!

Avec la patience d’un ange, ma tante a démêlé mes cheveux, couette par couette. Toutes les minutes,elle me disait « Un pouce ». Ce à quoi je répondais : « Sur combien? » (Sur la longueur de la brosse, bien sûr!) Après cinq minutes qui m’ont paru vingt minutes, je retrouvais enfin ma liberté. Et il me restait des poils sur le coco!

Dimanche prochain à 11h, ce sera le lancement du mon roman jeunesse Un spectacle pour Morgane publié aux éditions Vents d'Ouest. L'événement aura lieu à la librairie Clément Morin (Trois-Rivières). Je vous invite à vous joindre à moi. Une chose est sûre, dans les heures qui précéderont l'événement, j'utiliserai un peigne...

dimanche 6 mars 2011

Comme une petite fille dans un magasin de bonbons…

Mon premier livre. Mon premier salon. Et c’était à trois heures et demie de route de chez moi. Je m’attendais à connaître quelques personnes (des auteurs rencontrés dans les précédents mois, principalement), voir ma famille et deux ou trois amis qui habitent dans le coin et, peut-être, avec un peu de chance, vendre quelques livres. J’y suis allée sans trop d’attentes, mais tout de même très fébrile. Après tout, je n’avais pas encore vu Un spectacle pour Morgane en librairie.
J’ai rencontré des gens formidables et revu de vieilles connaissances, j’ai eu plusieurs fous rires, j’ai dédicacé de nombreux signets et quelques (dizaines de) livres. Bref, cette première expérience d’un salon du livre comme auteure s’est avérée positive. Voir la binette et placoter avec des gens qui liront mon roman, c’est génial! Les deux derniers jours, je me suis amusée à deviner l’année d’étude des enfants qui venaient me saluer. On doit finir par avoir l’œil, les enseignants, car je ne me suis trompée qu’une seule fois (et à peine).
Pourtant, le premier jour de ce salon aurait pu prendre une tangente dramatique… Jamais je n’aurais cru qu’une brosse à cheveux pouvait être aussi… traître!
Voici quelques anecdotes, en vrac, de mon premier salon du livre, le Salon du livre de l’Outaouais 2011.

Comme Morgane…
Lors de la première journée scolaire, un garçon arrive en flèche, regarde la couverture de mon roman et me dit : « Elle te ressemble, c’est fou! » Je lui réponds : « Vraiment? C’est le sourire? » « Oui. » Et il poursuit son rallye-littéraire. Est-ce qu’on voit ma luette, quand je souris?
J’aime les visites surprises
Pendant le salon, j’ai eu le bonheur de revoir de vieilles connaissances qui habitent l’Outaouais. Mais ma grande surprise, c’est lorsque je vois arriver ma plus vieille amie (on se connaît depuis le primaire), directement de Trois-Rivières. Elle se pointe, toute souriante, et me dit « Je ne voulais pas manquer ton premier salon du livre! » Trois heures et demie de route (multiplié par deux) pour une visite éclair et un dîner partagé avec des membres de ma famille, un couple d’amis en commun et leurs bébés. Merci Mimi! Merci les amis!

La souris qui écrit
J’avais promis à mes élèves de 3e année de me faire photographier en compagnie de Géronimo Stilton, le célèbre rongeur rédacteur en chef. Mais c’est qu’il est occupé, ce Gerry! François, « la caissière » des éditions Vents d’Ouest a bien voulu le kidnapper pour me le présenter, mais rien à faire, il a un garde du corps. À la fin d’une séance de dédicace, je me présente à la table de Géronimo. Il ne reste plus un chat (ni aucun enfant, mais la souris y est et s’apprête à partir). Le garde du corps m’arrête. Sans même réfléchir, je « flashe » (pas « montre » ou « présente », mais bien « flashe ») ma carte d'identification, bats des cils et dis, de façon un peu trop dramatique : « J’ai promis à mes élèves. J’étais en séance… » Gerry me fait signe d’approcher, nous prenons deux photos et bavardons... entre auteurs. Ce que je ne ferais pas pour mes élèves!

Souvenirs de jeunesse
Une jeune fille s’intéresse à mon livre. Sa maman lit la 4e de couverture et dit : « J’ai le goût de le lire, moi aussi ». En discutant de l’histoire de Morgane, je lui avoue qu’à son âge, ça aurait été les New Kids on the Block que j’aurais aimé voir en spectacle (on parle de 1989, quand même!). La maman m’avoue : « Moi aussi! Et je les ai vus lorsqu’ils ont fait un spectacle souvenir il n’y a pas si longtemps. » « Moi aussi! » Rien à ajouter. (Est-ce que j’avoue vraiment ça sur mon blogue?)

Vous vous questionnez sur la brosse à cheveux?
Je n’avouerai cette gaffe que si 6 personnes différentes commentent ce billet. Sinon, il va falloir me le demander en personne.


vendredi 4 mars 2011

Bloguer ou pas bloguer?

Depuis quelques mois, je lis des blogues, je commente parfois, mais j’hésite à entrer dans la danse. Au Salon du livre de l’Outaouais, quelques parents/enseignants m’ont demandé si j’avais un site Internet. « Euh... pas encore! Mais bientôt! », a été ma réponse.  J’ai donc distribué, ici et là, lorsque l’on me le demandait, mon adresse de courriel. C’est en discutant avec la sympathique et dynamique Sylvie Gaydos (Impasse, Éditions de Mortagne) que l’idée a fini par faire son petit bonhomme de chemin… Alors voilà Sylvie, plus besoin de chercher un qualificatif si tu parles de moi. (« timide blogueuse qui n’a pas de page») ;-)
Pour l’instant, cette page se cherche (ou est-ce la jeune auteure qui cherche sa place dans ce grand monde?). Le titre pourrait changer (d’ailleurs, n’hésitez pas à me partager vos idées et suggestions, « siyouuuplaît! »), de même que le fond. J’aime bien le style « pantalon de pyjama bleu ». Après tout, je suis une jeune auteure qui n’en est qu’au matin de sa carrière!
J’ai le goût de partager ici les hauts et les bas de mon aventure littéraire (salons du livre, lancement…), quelques découvertes faites en lien avec la lecture ou l’écriture pour mes collègues enseignants et auteurs et peut-être bien des anecdotes...  Mais pour le moment, je vais garder ma recette de sauce à spaghetti secrète.