mercredi 31 août 2011

Pause surprise

Ce matin, j’étais tout près de mon ancienne école (l’endroit où j’enseignais l’an passé). Sur un coup de tête, j’ai décidé d’arrêter pour saluer mes collègues et les élèves présents au service de garde, avant de me rendre à ma nouvelle école. Quitte à arriver un petit peu en retard au travail.

C’est étrange parfois la vie. 

En après-midi, je travaillais à préparer la rentrée de demain avec mes élèves de 1re année lorsque la secrétaire m’a appelée à l’interphone. Il y avait un appel téléphonique qui m’attendait. 

Lorsque j’ai répondu, l’homme s’est présenté et m’a dit qu’il avait découpé l’article de journal, paru en avril, au sujet de mon livre et qu’il aimerait offrir à sa petite-fille un exemplaire dédicacé pour son anniversaire. Dans l’article, on nomme mon école. Quand il a téléphoné (à cette même école que j'ai visitée ce matin), on lui a dit que je n’y travaillais plus. Par contre, on lui a donné les informations de ma nouvelle école afin qu'il puisse me rejoindre. 


N’est-ce pas génial qu’un grand-père ait le désir d’encourager la lecture chez ses petits-enfants?

dimanche 28 août 2011

Le tour du monde en... 180 jours.

Non, il n’est pas question de Phileas Fogg, le personnage imaginé par Jules Vernes dans son roman Le tour du monde en quatre-vingts jours. Je vous propose plutôt d’entreprendre un voyage avec vos élèves, le temps d’une année scolaire.

Il y a quelques années, avant l’ère Facebook, j’ai reçu un courriel d’une connaissance qui enseignait à Shanghai, en Chine. Elle me demandait si j’acceptais de recevoir par la poste un Flat Stanley.

     - A what? ai-je pensé.

Selon ce que j’ai compris à l’époque, Flat Stanley est un roman pour enfants. Une classe du Colorado avait démarré un projet au début de l’année scolaire mettant en vedette ce jeune garçon, Stanley. Le but était de faire voyager le personnage fabriqué par un élève. Je devais accueillir Stanley version carton, prendre quelques photos de ma ville et les envoyer au garçon du Colorado (avec une lettre décrivant mon coin du monde). Pour ce qui est de Stanley, je devais l’envoyer à une connaissance, ailleurs dans le monde.

Évidemment, j’ai accepté. Quelques jours plus tard, j’ouvrais une enveloppe géante et plastifiée, qui avait du vécu. Lorsque j’ai vu Stanley, je l’ai reconnu. C’était Clément aplati. Mon Clément aplati. Le personnage du premier livre que je me suis acheté avec mon argent de poche, lorsque j’avais 8 ans, à l’Expo-livres de mon école.

Voici le résumé de la 4e de couverture :
« Depuis que le tableau d’affichage qui surplombait son lit est tombé sur lui, Clément est toujours un aimable petit garçon en parfaite santé; il mesure toujours un mètre vingt-deux, mais… il a maintenant un centimètre d’épaisseur. Ce qui lui causera quelques désagréments, mais lui rendra aussi bien des services, et en fera un héros. »

Clément peut passer sous la porte, se glisser dans la bouche d’égout pour récupérer la bague que sa mère a laissé tomber… et voyager dans une enveloppe pour économiser au lieu de prendre l’avion. D’où l’idée de ce projet qui a fait son bonhomme de chemin depuis des années, surtout chez nos voisins anglophones. D'ailleurs, c'est un enseignant de London (Ontario) qui a été l'instigateur du projet.

Dans l’enveloppe, il y avait :
-          Une lettre explicative de l’enseignante (elle avait indiqué son adresse de courriel)
-          La lettre du jeune garçon qui demandait de bien prendre soin de son ami Stanley
-          La liste des personnes ayant reçu Stanley (nom, ville, pays, date)
-          Le personnage en carton
-        Quelques enveloppes (pour que les personnes qui reçoivent Stanley puissent envoyer une lettre ou une carte postale et des photos au jeune garçon du Colorado)

Lorsque je l’ai reçu, Stanley/Clément avait déjà exploré différents pays : États-Unis, Angleterre, Émirats arabes unis, Australie, Inde, Chine…

J’ai apporté l’enveloppe à l’école et, avec mes élèves, on a regardé les endroits qu’il avait visités. De plus, mes élèves m’ont aidée à écrire la lettre au garçon du Colorado au sujet de notre ville. J’ai ensuite traduit cette lettre en anglais.

http://gallery.flatstanley.com
J’ai envoyé un courriel à l’enseignante pour la questionner sur le projet et l’ampleur de ce dernier. Elle m’a avoué que, parfois, la classe pouvait recevoir par la poste huit lettres dans la même semaine. De plus, le Clément que j’ai reçu a voyagé plus que les autres, qui se sont surtout promenés dans les différents états américains. Suite à ses réponses, j’en ai conclu que lorsque je ferai ce projet en classe, je regrouperai les élèves en équipes. Je crois que je proposerais aux gens de nous envoyer leur réponse et les photos par courrier électronique. 

Il existe différentes versions du projet. Par exemple, si vous allez sur ce site, on vous expliquera le fonctionnement. Personnellement, je préfère que les enfants décident de la première destination pour leur Clément.  Tout le monde a un membre de la parenté, un ami ou une connaissance qui habite dans une autre province, un autre pays ou simplement une autre région…

Quel beau projet pour intégrer les matières, vous ne trouvez pas? Imaginez toutes les découvertes possibles à noter dans un carnet de voyage!

http://blog.travelpod.com
Pour plus d’information sur le projet, vous n’avez qu’à écrire « projet clément aplati » (ou Flat Stanley) dans Google. Vous aurez les comptes-rendus de classes ayant vécu l’expérience et des photos d’un Clément heureux de découvrir les quatre coins de la planète.


Clément aplati
Auteur: Jeff Brown
Illustrateur: Tony Ross
Collection: Folio Cadet
Édition: Gallimard
63 pages 

lundi 22 août 2011

Morgane est prête pour la rentrée scolaire...

J'ai ajouté un document dans la section "Pour les profs" de ce blogue. J'en ajouterai d'autres prochainement. Pour l'instant, ce ficher est conçu pour les enseignants qui désirent lire Un spectacle pour Morgane à leurs élèves. Je prévois ajouter des mots croisés, des activités d'enrichissement et des fiches de lecture du type "Bataille des livres".

Pour ses 10 ans, Morgane désire plus que tout recevoir une paire de billets pour le spectacle de son groupe préféré Les Rochers roulent. Malheureusement, on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie. Comble de malheur, la petite peste de la classe possède une paire de billets pour le spectacle tant attendu et invitera un élève, celui qui le "méritera le plus" selon ses critères personnels. Morgane aura des choix à faire. C'est une histoire facilement exploitable en classe (en français et en éthique), propice à la discussion sur des sujets tels le chantage, l'intimidation, les relations entre amis, les relations fraternelles...

Dans le document que vous pouvez télécharger et modifier à votre guise, je me suis inspirée du PDF "Les stratégies de lecture à travailler de façon explicite", conçu par les services éducatifs de la commission scolaire de Portneuf et adapté du Continuum en lecture. 


Bonne lecture! 

mardi 16 août 2011

À tous ces «précaires»...


Depuis plusieurs années, on parle de pénurie de profs dans les journaux. Il est vrai que certaines régions, certaines commissions scolaires sont en manque d’enseignants qualifiés dans certains domaines lorsque les mois de l’année scolaire s’égrainent. Mais, pour des milliers d’enseignants, la réalité est tout autre. À certains endroits, il faut attendre plus d’une dizaine d’années avant d’avoir cette « permanence » tant attendue.

Dans les prochains jours, les enseignants précaires iront à leur « séance d’affectation » ou leur « rendez-vous à la commission scolaire » afin de choisir un contrat (s’il en reste à combler).

Je souhaite à tous mes collègues précaires :

* d’avoir une classe ou un contrat qui vous intéresse;
* d’enseigner au niveau (ou les matières) que vous préférez;
* d’avoir des élèves dynamiques et curieux, dans une classe qui respecte le ratio élèves/classe;
* de travailler à l’école de votre choix avec des collègues en or;
* d’enseigner dans une école pas trop loin de votre lieu de résidence ou la garderie de vos enfants (surtout pour ces enseignants habitant à la campagne… la route est parfois longue);
* de ne pas avoir trop de niveaux et de matières disparates si vous signez un complément de tâche;
* de trouver un emploi, simplement. Si ce n’est pas dès la rentrée scolaire, je vous souhaite un appel tôt dans l’année.

Profitez de la fin des vacances! 

Photo: www.plonkreplonk.ch 

mercredi 10 août 2011

Quelques coups de coude plus tard...

J’ai quelques souvenirs flous de ma maternelle : mon enseignante, mes camarades de classe, le voisin qui pleurait lorsque l’autobus arrivait, la sortie à la cabane à sucre. Mais il y a une émotion ressentie à l’époque que je n’oublierai pas : je me trouvais nulle en découpage. Alors que tous mes amis pouvaient découper la ligne ou le contour d’un dessin, je devais m’y reprendre à quelques reprises pour que les ciseaux daignent couper la feuille. D’abord, tenir l’objet était une tâche compliquée, comme si mes doigts étaient différents de ceux des autres. Ensuite, lorsque j’alignais les ciseaux à la feuille, celle-ci pliait. Pourtant, j’avais beau observer mes voisins de table, ils y arrivaient, eux. Alors, je changeais de main. Avec la concentration digne d’un télépathe, je m’appliquais. Et j’y arrivais.

Oui, je suis gauchère. Une gauchère parfois droitière gauche.


À l’époque, il n’y avait pas de ciseaux verts en classe. S’il y en avait, personne ne m’a dit qu'avec ces derniers, je serais capable de faire comme tout le monde du premier coup. Je me suis donc adaptée et j’ai appris à découper de la main droite. 



J’ai appris à m’asseoir au coin d’une table ou à côté d’un autre gaucher au restaurant pour ne pas déranger mon voisin. (Mais maintenant, je ne le fais plus, quitte à donner quelques coups de coude occasionnels.) Puis à m’excuser lorsque je remettais un examen un peu brouillon, car oui, j’ai tendance à tacher mes cahiers.  Il y a une façon de placer la feuille pour que ça n'arrive pas. Mais encore, étant en minorité à l’école, personne ne me l’a montrée. Au moins, je n’ai pas vécu l’expérience scolaire de mon père, gaucher contrarié : il s’est fait taper sur les doigts à coups de règle.


Pourquoi ce billet gauche au sujet de ma « gaucheté »? Simplement parce que le 13 août est la Journée internationale des gauchers. Pour l’occasion, j’ai fait une liste incomplète d’objets inadaptés aux gauchers.

- Les ciseaux
- La souris d’ordinateur (mais lorsqu’on apprend à l’utiliser de la main droite, c’est utile, car on peut tenir notre bloc-notes et crayon du côté gauche et faire deux choses à la fois)         
- -Le clavier numérique
- Certains instruments de musique (j’ai appris avec une guitare de droitier, même si au début, ce n’était pas naturel)
- Le stylo à la banque avec une chaîne pour ne pas qu’on le vole. (La chaîne n’est jamais assez longue pour que je puisse l’utiliser confortablement)
- Les cahiers à spirales (ils sont bien beaux, mais c’est tout ce qu’ils sont)
- L’ouvre-boîte (Vive les ouvre-boîtes électriques… sauf en camping)
- L’éplucheur à légumes
- Certains couteaux ou ustensiles de la cuisine (la pelle à tarte avec côté tranchant, la louche avec bec verseur)
- Le tire-bouchon
- De nombreux objets de jardinage (le sécateur)
- Le taille-crayons
- Les petites tables accrochées aux chaises dans certains cégeps ou universités
- Les chéquiers (bon, ce n’est pas si grave, mais c’est quand même conçu pour les droitiers)
- Les téléphones publics
- Les appareils-photo (encore là, pas trop de problème à s’adapter)


Je sais que j’en oublie…

Étant donné que les gauchers doivent vivre dans un monde qui est adapté aux droitiers, ils apprennent à devenir plus habiles des deux mains. Il y a plus de collaborations entre les deux hémisphères. Dans certains sports, ils sont même avantagés. Personnellement, j’arrive assez facilement à lire à l’envers.

Malgré les petits inconvénients occasionnés, je suis fière d’être gauchère. Mes amis savent à quel point je suis gaffeuse. Même s’il n’est pas prouvé que les gauchers sont plus gauches que les droitiers (on dit bien « adroit »), lorsque je renverse mon café ou que je trébuche, j’ai une excuse : « Ce n’est pas de ma faute, je suis gauchère! » 

mardi 2 août 2011

D'écriture, de petit sorcier et de cinéma...


À mon retour de voyage, après la routine habituelle (faire la lessive, courrier, messages sur le répondeur…), devinez ce que j’ai fait?

Oui, j’ai pris un bain. Après trois semaines de minuscules douches avec rideau qui colle aux fesses si on n’est pas prudent, j’avais hâte de retrouver ma salle de bains.

Puis le lendemain?
Je suis allée voir le dernier Harry Potter.

Ben quoi? Ceux qui me connaissent savent que je suis une adepte de la série. D’ailleurs, un professeur d’université à l’époque où j’étais au baccalauréat en enseignement me surnommait « Madame Harry Potter ».

C’est un peu grâce à cette série que j’ai commencé à écrire pour la jeunesse.

À l’automne 2000, lors de ma première session universitaire en enseignement, je découvre un livre que ma tante lit en anglais : Harry Potter and the Goblet of Fire. Ma jeune cousine avait tenté de me convaincre de lire le premier l’année précédente en me décrivant les personnages, mais ça ne me disait rien à l’époque. Or, je commence à lire le 4e. C’est d’abord par défi pour voir si j’arrive à lire en anglais. Après 3 chapitres, je suis complètement accro. Ma tante, un peu découragée, me dit : « Bah! Garde-le… je préfère attendre la version française finalement. » Après l’avoir terminé, j’achète les trois premiers livres de la série (en V.F) et les dévore.

Cette semaine-là, mon professeur d’histoire de l’éducation nous explique notre travail de session : choisir une période historique vue en classe et écrire un récit fictif qui s’adresse à des élèves de 10-12 ans en incluant des éléments historiques. On peut inventer le personnage ou non. Pas de limite de pages, on peut écrire une chanson, une histoire. Liberté totale. Son exemple : Pikachu fait un pèlerinage à Compostelle.

Je viens de finir de lire les quatre premiers Harry Potter. L’univers de J.K. Rowling me fascine. Je choisis donc d’écrire le 5e Harry. Dans mon manuscrit, Harry et ses amis doivent suivre le cours « Histoire des Moldus » et faire un stage à une époque choisie par le choixpeau. Harry, Ron et Hermione se retrouvent à l’époque de Charlemagne. Je fais une recherche sur la sorcellerie au Moyen âge et l’école palatine de Charlemagne, je développe une intrigue, je m’amuse comme une folle et j’écris une vingtaine de pages (à simple interligne). J’ai le souvenir d’un dimanche soir après le souper. Je retourne à mon travail de session, j’écris et je suis transportée dans un autre monde. Puis, à un moment, j’entends les oiseaux gazouiller dehors. Lorsque je regarde l’horloge, il est dépassé 5 heures du matin. Oups!  Peut-être faudrait-il que je dorme...

Après, il y a eu trois autres livres, les films, la Pottermania. Dès qu’un nouveau livre paraissait en anglais, je le lisais. Puis, je le relisais en français un an plus tard. Mes amies d’université et moi organisions une sortie de groupe au cinéma à chaque nouveau film. Nous avons arrêté lorsque nous avons obtenu notre diplôme.

Je suis toujours déçue lorsque je regarde les films de la série. De toute façon, un film est rarement aussi bon qu’un livre. J’ai lu de bonnes critiques pour ce dernier opus, mais je suis sortie du cinéma avec un petit agacement. Je ne sais même pas pourquoi. Parce que ça a trop trempé dans la sauce hollywoodienne? Parce que c’est le dernier de la série?  

J’espère que les enfants qui connaissent Harry Potter grâce aux films seront assez curieux pour découvrir les livres. Quant à moi, j’ai bien hâte de lire ce que son auteure nous réserve dans les prochaines années.

Je vous laisse sur Firebolt, la parodie de Firework de Katy Perry, vidéo créée par Divine Comedy, un groupe d’étudiants d’une université américaine. J’ai trouvé la vidéo sur ce blogue.